Métaverse : nouvelle bulle spéculative ou formidable terrain de jeu pour les entreprises ?

Depuis quelques mois et l’annonce fracassante de Facebook concernant le Métaverse, nous nous apercevons que ce nouvel eldorado numérique attise les convoitises de tous les géants de la technologie, mais aussi d’entreprises solidement implantées dans le monde réel et qui parient sur cet univers pour renforcer leur notoriété, vendre leurs produits voire pour certaines recruter leurs futurs collaborateurs !

Mais avant de parler économie procédons à un petit rappel et à une définition du Métaverse, ce concept encore trop abstrait pour bon nombre d’entre nous.

Metaverse Bulle Spéculative Ou Opportunité Pour Les Entreprises
Quel avenir pour les univers virtuels ?

Définition et concept du Métaverse

Comme nous l’avons évoqué dans de précédents articles, le Métaverse est pressenti comme la nouvelle révolution numérique, aussi importante que le shopping en ligne ou les réseaux sociaux.

Pour rappel le Métaverse est un univers virtuel en 3D qui doit être immersif, collaboratif et alimenté par une monnaie qui repose sur la blockchain. Pour le grand public on peut le résumer comme un mélange d’un univers virtuel et des réseaux sociaux. Mais attention à ne pas sous-estimer la place omniprésente des entreprises dans ces nouveaux mondes.

Le Métaverse représente un marché de plusieurs centaines de milliards de dollars

Un secteur porteur pour les géants du web et du jeux vidéo

Si un seul chiffre doit illustrer l’importance des univers virtuels, c’est bien le nombre d’embauches que Meta a prévu pour travailler sur le sujet : 10.000 collaborateurs vont rejoindre la maison mère de Facebook en Europe sur les 5 prochaines années. Mais le roi des réseaux sociaux n’est pas le seul à investir dans ce domaine. 

Un des acteurs majeurs, The Sandbox, est une entreprise française qui vous propose un jeu vidéo dans un univers 3D dédié et immersif, vient de lever plus de 90 millions de dollars et certains spécialistes valorisent cette entreprise aux alentours de 4 milliards de dollars ! Mais The Sandbox ne fait pas le poids face à Roblox qui a généré près de 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires et a triplé en un an le nombre de ses collaborateurs (1600 contre 550 ).

Des entreprises issues de la vente et d’autres domaines investissent dans le Métaverse

Quel est le point commun entre Sotheby’s, Carrefour, Ubisoft ou bien encore Snoop Dogg ? Ces entreprises ou businessman reconnus (la fortune de Snoop Dogg est estimée à 215 millions d’euros.) ont décidé d’investir massivement dans des univers virtuels. 

La célèbre maison des enchères fondée il y a plus de 250 ans prend le virage de l’innovation et souhaite devenir un acteur majeur du Métaverse et des NTF. Même si la part consacrée à ce dernier ne représente « que » 100 millions de dollars sur les 7 milliards de CA, c’est un signal fort envoyé par l’entreprise londonienne. Le potentiel du marché à même convaincu Sotheby’s d’investir dans l’achat d’un terrain virtuel dans l’univers Decentraland pour y bâtir son siège virtuel.

Le groupe de supermarché Carrefour a quant à lui jeté son dévolu sur un terrain d’une taille de 36 hectares dans l’univers virtuel de the SandBox pour la modique somme de 300 .000 euros. 

Mais l’intérêt pour cet acteur de la grande distribution n’est pas juste d’être présent dans un nouveau domaine qu’il maîtrise encore mal, la présence virtuelle est devenue un facteur de recrutement ! En développant un campus virtuel sur Méta, l’enseigne a fait le pari de recruter en ligne des candidats pour des postes orientés nouvelles technologies (data analystes, data scientits). 

Nous vous laissons juger de la qualité de la vidéo et de la conception graphique de l’univers… 

Enfin des stars connues du grand public investissent aussi massivement en ligne. C’est par exemple cas de Snoop Dogg qui avec son fils vient de lancer une chaîne de restaurants de desserts virtuels. Et si l’idée aurait pu paraitre décalée il y a encore quelques années un chiffre peut donner raison au célèbre rapport, selon le célèbre cabinet Grand View Research le chiffre d’affaires lié au Métaverse pourrait avoisiner plus de 650 milliards de dollars à la fin de la décennie..

Mais ces mondes numériques ont des conséquences bien réelles dans le monde réel

Le Métaverse n’est-il pas une nouvelle bulle spéculative ?

Derrière ces chiffres qui peuvent donner le tournis, il faut savoir garder la tête froide, même s’il s’agit d’un formidable marché, il présente quelques écueils. 

Une technologie virtuelle qui repose sur des besoins réels

Comme évoqué plus haut dans l’article, créer un univers virtuel demande une somme de savoir-faire assez importante.

En affectant sur leurs projets plusieurs dizaines de milliers d’ingénieurs et analystes les différentes entreprises possédant un univers en ligne voient leur besoin en main-d’oeuvre exploser. Avec un taux de chômage inférieur à 5 % dans plusieurs états américains et un marché global de l’emploi sous tension, trouver toute la main d’œuvre nécessaire n’est pas une mince affaire pour les services RH concernés.

De plus qui dit main d’œuvre dit coûts, dans un contexte de défiance des salariés envers leurs employeurs (plusieurs dizaines de millions d’Américains ont démissionné pour améliorer leur qualité de vie), une inflation grandissante et une hausse des salaires obligatoire pour garder leurs talents comme chez Apple par exemple, la masse salariale est loin d’être neutre. 

Roblox, cité dans le premier paragraphe, en est le parfait exemple, malgré 2 milliards de CA, l’entreprise de jeux vidéo affiche une dette supérieure à 400 millions de dollars.

Les entreprises et les consommateurs ont un besoin de confiance et de sécurité sur le Métaverse

Autant les besoins en recrutement peuvent plus ou moins être pourvus facilement, autant le Métaverse fait face à des perceptions négatives de la part des entreprises et du grand public.

Un chiffre illustre encore le chemin à parcourir : 62 % des Français ne comprennent pas l’intérêt des univers virtuels. Et même si ce pourcentage peut être réduit avec leur développement ou encore faussé par un biais générationnel, la marche est grande pour attirer les consommateurs qui ont le plus de pouvoir d’achat vers cette nouvelle technologie.

Côté pile, il y a de la spéculation immobilière en ligne comme par exemple ce courtier de la finance qui achète une vingtaine de terrain pour 5 millions de dollars sur la plateforme TCG World. De l’argent réel donc pour acheter un espace de possibilité numérique le tout garanti par un NFT.  

Côté face les investisseurs n’ont aucune garantie sur la pérennité de l’univers. Dépendant d’une entreprise privée, que se passera-t-il si celle-ci interrompt le projet ou fait faillite ? Il est fort à parier que les sommes investies seront perdues, c’est le jeu du capital risque, mais la différence est quand même importante : en cas de mauvais placement immobilier, il vous restera toujours les terrains ou les bâtiments, ici, il vous restera un titre de propriété d’un endroit qui n’existe plus.
Le défi est donc pour les principaux acteurs de garantir sur une période conséquente la viabilité de leurs univers.

Après une période d’euphorie les Métaverses ont besoin de stabilité pour continuer à se développer

À travers ces quelques exemples, on peut déduire que les Métaverses offrent un potentiel énorme : en créant un nouveau monde virtuel, tout devient possible et les entreprises ont rapidement compris l’intérêt financier de ce nouveau terrain de jeu.

Au service du bien commun, le Méta peut apporter un réel plus à sa communauté comme par exemple la ville de Séoul qui en créant son double numérique permet à ses habitants de faire leurs démarches administratives en ligne.

Le risque est que cette technologie devienne une bulle, refuge pour des investisseurs cherchant à compenser leurs pertes liées à l’effondrement de certaines cryptomonnaies (Ethereum, Bitcoin, BNB) est réel. Le principe d’une bulle est d’éclater avec comme conséquence un coût de fonctionnement supérieur à la valeur des biens et services proposés. 

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