En ce jour d’arrêt définitif d’Internet Explorer, profitons de l’occasion pour parler du choix de votre navigateur web. En effet, celui-ci est loin d’être anodin.
À côté des poids lourds du secteur, des navigateur alternatifs vous proposant une politique de confidentialité accrue, une personnalisation unique, ou bien encore avec une politique écologique assumée, essaient de se démarquer.
Alors faisons le point sur le marché existant avant de vous proposer quelques navigateurs qui sortent du lot.
La plupart d’entre nous ont eu le plaisir ou la malchance de naviguer sur Internet Explorer.
En effet, le navigateur réputé pour ses petits bugs techniques, est apparu dans nos terminaux en 1995 en tant que supplément à Windows 95, alors Rolls-Royce des systèmes d’exploitation.
À l’époque, le navigateur a un concurrent sérieux : Netscape. L’ancêtre de Firefox (en effet, le code de Netscape 5 mis à disposition en open source est la base du célèbre navigateur et de sa fondation) était alors le roi des navigateurs avec près de 75 % des parts du marché.
Alors comment I.E. a-t-il réussi à s’imposer ? D’une façon plutôt déloyale qui a conduit à un procès fleuve : le navigateur a été automatiquement installé et pré configuré sur l’ensemble des machines fonctionnant sous Windows (qui sera condamné à une amende de 560 millions d’euros par la Commission européenne).
Et à partir de là il n’a fallu que quelques années pour qu’il devienne majoritaire. Le browser web de Microsoft dépasse les 50 % de part de marché en novembre 1998 et connaît son apogée en novembre 2022 avec 93 % de taux d’utilisation.
Mais de nouveaux concurrents arrivent, le premier d’entre eux est Firefox de Mozilla. Le projet open-source trouve son public et représente plus d’un tiers des utilisations en juin 2007. Avec l’arrivée de Chrome en fin 2008, un nouveau clou est planté dans le cercueil du navigateur de Microsoft.
En février 2012 les dés sont jetés Chrome représente 37% des utilisations, Firefox 36.5 % des users, I.E moins de 20 % et Safari 4.4 %.
L’arrivée d’Edge ne renverse pas la vapeur et en février 2017 Chrome pèse 75 % du marché des navigateurs suivi de loin par Safari (14.5%) et Edge sous la barre des 5%.
Après avoir fait un point rapide sur le marché des navigateurs web découvrez notre sélection de logiciels de navigation alternatifs.
Il existe des alternatives fiables à l’utilisation de Chrome comme navigateur
Vivaldi, Ur Browser et Ecosia veulent vous séduire et protéger vos données
Vivaldi fait le choix de la gestion des données personnelles et de la personnalisation
Lancé par l’un des fondateurs d’Opéra est basé sur l’open source de Chromium Vivaldi s’appuie sur la sobriété, la protection des données ou bien encore une ergonomie utilisateur poussée.
Côté vie privée, il vous faudra créer un compte avec adresse mail @vivaldi.net protégée par deux mots de passe qui servent notamment à chiffrer l’ensemble de vos données synchronisées.
Le navigateur va vous proposer 3 niveaux de sécurité qui ont pour rôle de bloquer les publicités ou trackers, et ainsi de vous permettre de gérer vos sources de recherche. Par exemple, le site vous proposera d’utiliser DuckDuckGo plutôt que Bing. La société précise ne stocker aucune information personnelle.
Côté expérience utilisateur, vous pouvez empiler les onglets d’une même thématique dans une sorte de super onglet pour les regrouper. Pratique si comme moi votre navigateur affiche toujours une flopée d’onglets ouverts !
L’équipe de développeurs a aussi pensé aux utilisateurs qui ferment parfois trop rapidement leur onglet en proposant l’option corbeille qui sauvegarde les 20 dernières adresses des onglets visités.
Enfin le browser parie sur les raccourcis clavier pour plaire à son public.
Il existe toute une liste de raccourcis gestuels qui sont gérés avec votre souris comme par exemple ouvrir et fermer un onglet, aller à la page suivante ou précédente, accéder à l’historique…
Ces raccourcis sont à coupler avec des commandes rapides dont la fameuse touche F2 d’autocomplétion de recherche. Et pour les surfeurs les plus expérimentés, vous pouvez enregistrer vos propres raccourcis clavier.
UR Browser une alternative française à Chrome
Ce navigateur français, développé par AdaptiveBee s’appuie lui aussi sur le projet open source de Chromium. UR fait plus que vous demander de choisir votre moteur de recherche que vous souhaitez utiliser, il lui accole une note pour la qualité des résultats fournis et une seconde pour le respect de la vie privée. Côté sécurité, le travail est fait avec la présence d’un scanner antivirus et une redirection automatique en HTTPS.
Une fois installé, vous pourrez mettre en place dans la page d’accueil vos raccourcis de navigation préférés, mais aussi des widgets et une rubrique actualités ma foi bien pratique.
Le petit plus appréciable se cache dans la gestion des téléchargements. Ceux-ci peuvent être triés par format et non par date et surtout découpés en plusieurs morceaux pour les plus volumineux. L’intérêt au lieu de télécharger un fichier d’un Go est que vous téléchargez 4 fichiers de 250 Mo en même temps.
Avec Ecosia peut-on sauver la nature en surfant sur le web ?
La promesse du moteur de recherche écolo est simple : grâce à l’argent généré par vos recherches et à la publicité, la société Ecosia finance des programmes de reforestation à travers le monde. Derrière cette belle promesse, que se cache-t-il vraiment ?
Il se cache un accord avec Microsoft ! En effet Ecosia utilise Bing le moteur de recherche de la firme de Redmond qui touche une somme pour chaque requête d’un utilisateur d’Ecosia et qui reverse un pourcentage à l’entreprise. Mais attention, soucieux de vos données personnelles Ecosia anonymise vos données les plus sensibles comme votre adresse IP ou bien votre identifiant unique. Sans aucune revente pour le reste des données.
Le bilan de tout ça ? 15 millions d’utilisateurs actifs par mois (dont 3 millions en France) pour plus de 100 millions d’arbres plantés.
Pour conclure avec la fin d’Internet Explorer c’est une page de la navigation en ligne qui se tourne, l’ère du monopole qui fut stoppée par le futur géant du web Google. On le voit aussi, c’est l’évolution des attentes des consommateurs avec l’émergence des problématiques liées aux données personnelles, et à l’impact environnemental de notre vie numérique.
Bien sur Chrome reste le leader incontesté du marché mais des tentatives libres et citoyennes voient le jour pour offrir une alternative aux utilisateurs du web que nous sommes !